CRAINTES, ILLUSIONS QUELLE REALITE POUR L’UHSA ?

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La question de la prise en charge des malades détenus est actuellement organisée par la loi du 18 janvier 1994 autour de 2 axes : le soin à l’intérieur de la prison, l’autre à l’hôpital.
Concernant les soins psychiatriques, il existait une organisation articulée autour des services médico-psychologiques régionaux (SMPR) chargés de dépister les troubles psychiques des détenus, de réaliser les soins médico-psychologiques courants, de la lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies.
Les SMPR sont situées au sein des maisons d’arrêt et possèdent des lits d’hospitalisation dans l’enceinte de la prison.
Dans le cas où le patient présente un état de dangerosité psychiatrique, l’hospitalisation d’office est demandée dans l’une des 4 unités pour malades difficiles (U.M.D.)
 
Du fait du peu de places disponibles, la loi PERBEN I de 2002 prévoit que l’hospitalisation de ces détenus soit réalisée en établissement de santé au sein d’unités spécialement aménagées (U.H.S.A.)
A terme, la création des UHSA aura comme conséquence la suppression de l’hospitalisation à temps complet dans les SMPR.
 
L’UHSA, en cours de construction sur le site du CPN, ouvrira dans le courant du 1er trimestre 2012.
La Direction a commencé les recrutements afin de permettre aux professionnels retenus de bénéficier des formations spécifiques indispensables pour répondre aux impératifs du travail en milieu pénitentiaire.
 
La CGT tient à permettre aux agents qui souhaitent se porter candidat d’opérer leur choix de manière la plus éclairée possible.
 
Pour la CGT, l’UHSA devrait avoir pour mission une meilleure prise en charge des malades détenus mais la crainte existe de créer et de pérenniser la prison dans l’hôpital.
 
Rappelons qu’en 20 ans, c’est 50.000 lits de psychiatrie qui ont été fermés.
A cela s’ajoute, le manque de personnels et pose la question : s’ils étaient immédiatement pris en charge, est-ce que ces patients se retrouveraient en prison ?
 
Pour la CGT, mieux vaudrait s’interroger sur le nombre important de malades mentaux parmi les détenus (27 à 30% des détenus souffriraient de troubles psychiatriques).
Les conditions déplorables de détention au sein de nos prisons ont valu à la France de nombreuses condamnations de la part de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et engendrent des risques sanitaires évidents.
 
Soyons clairs : la création des UHSA n’empêchera ni le personnel hospitalier ni le personnel pénitentiaire de continuer à gérer ces malades détenus (en moyenne : 60 lits d’UHSA pour 6000 à 9000 détenus, c’est bien peu !)
 
De plus, la CGT a déjà prévenu les agents quant aux conditions de travail au sein de cette structure qui impliquent disponibilité extrême en cas d’absentéisme (à craindre : doublement de poste, refus de congés, ….)
 
La CGT déplore que les décisions gouvernementales visent la casse de la psychiatrie de secteur en particulier.
En associant la pénitentiaire et le sanitaire, l’Etat tente de gérer la maladie mentale plutôt que de soigner.
 
La CGT reste vigilante sur ce dossier et pose le problème de la cohérence pénitentiaire et CPN, surveillants pénitentiaire et soignants.
La CGT a demandé un CHSCT extraordinaire pour rassembler tous les acteurs sur ces interrogations.