Le projet de clinique privée toujours en gestation

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Si l’on en croit le cahier des charges de l’appel d’offres publié par l’ARS de Lorraine début novembre 2014, la capacité en lits de cette clinique privée serait réduite à 80 lits (contre 120 dans le projet initial), les soins seraient uniquement de secteur 1 (c’est-à-dire sans dépassement du tarif Sécu), l’implantation privilégiée est désormais TOUL (et plus NANCY) et la clinique privée se verrait dans l’obligation de prendre en charge également les patients hospitalisés en SDT … !
 
Certains se contentent d’observer avec satisfaction l’implantation d’une clinique privée qui se fait en partenariat avec les médecins et la Direction du CPN, d’autres se félicitent de cette « complémentarité » qui n’aura bien évidemment aucun impact sur le CPN !
 
Au contraire, pour la CGT, il est primordial d’analyser plus finement les mécanismes qui se mettent en place dans ce que l’on pourrait qualifier de projet de démantèlement de notre service public de santé.
En effet, depuis de nombreuses années, les réformes successives de notre système de santé n’ont eu de cesse de mettre à mal les hôpitaux publics en les asphyxiant budgétairement et entraînant fermetures de lits et suppressions de postes.
Dans ces conditions, le privé arrive à point nommé pour répondre aux défaillances de l’hôpital public.
Rendez-vous compte que de nombreux patients qui jugeraient trop stigmatisant d’être hospitalisés au CPN et vont pour certains se faire soigner en clinique privée en dehors de notre région …
 
La CGT rappelle que le CPN continue à être excédentaire, qu’il dispose des moyens et compétences pour développer des projets et répondre ainsi aux soi-disant manquements énoncés par l’ARS (15/25 ans, personnes âgées, …)
Il s’agit donc bien d’une vision et d’un combat politique : le soin doit-il être considéré comme un service public ou comme un bien marchand ?
 
Qu’apportera de plus le privé ?
 
Si certains pensent que les salaires seront plus élevés et les conditions de travail meilleures dans le privé, la CGT les invite à prendre connaissance des différents mouvements sociaux menés dans ces groupes privés par des personnels à bout.
A ceux qui se félicitent de travailler main dans la main avec les candidats potentiels, la CGT tient à confirmer par exemple que le groupe ORPEA CLINEA a effectivement rencontré notre directeur. Pour vous faire une idée, la CGT vous invite à consulter la presse qui vient de révéler que ce même groupe utilisait des comédiens embauchés comme AS ou brancardiers dans le but de faire des rapports sur leurs collègues et ainsi amener des éléments à la Direction pour réprimer les « mauvais agents » ! Un bel exemple du climat social qui règne dans ces cliniques privées !
 
A ceux qui pensent qu’il y aura plus de personnel dans le privé pour assurer les prises en charge, la CGT les invite à réfléchir sur la question du financement de ces grands groupes privés qui doivent nécessairement dégager des marges pour s’en sortir financièrement (et quel meilleur levier existerait-il que la masse salariale ?!)
 
Si certains pensent que le privé travaillera en complémentarité avec le public, la CGT redoute les effets sur le budget du CPN. En effet, chacun sait que chaque année, le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale impose des mesures drastiques destinées à réduire les dépenses publiques.
Dans ces conditions, comment croire raisonnablement que la dotation de la région Lorraine serait abondée en plus pour « payer » les patients soignés dans cette clinique privée ?
S’appuyant sur la loi TOURAINE, des réorganisations de service et des restructurations d’établissements sont en projet pour 2015, ce qui ne sera pas sans conséquences pour les personnels et les patients.
 
C’est pourquoi, plus que jamais, la CGT est déterminée à poursuivre le combat afin de recréer un grand service public de psychiatrie.
Le privé n’est pas la solution : la santé n’est pas une marchandise !