La CGT du CPN vient de prendre connaissance des dossiers déposés par les groupes privés répondant à l’appel d’offres lancée en octobre 2014 par l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour l’implantation d’une clinique privée de psychiatrie sur TOUL.
La Commission Spécialisée de l’Organisation des Soins de l’ARS qui se réunit mardi 10 mars a pour mission d’examiner les offres reçues et de retenir un candidat qui sera ensuite autorisé pour construire et développer son projet de clinique privée de psychiatrie.
Cette structure s’installera sur l’ancien site de l’Hôpital Public Jeanne d’Arc fermé il y a quelques années sous prétexte que les missions du Toulois pouvaient être gérées par le CHU de NANCY à moindre coût dans le nouveau pavillon CANTON !
Sous couvert de pseudo-manquements de l’hôpital public à certaines de ses missions et après avoir mis en avant un soi-disant futur « partenariat » avec le Centre Psychothérapique de NANCY (établissement public), force est de constater que les moyens proposés par les différents groupes privés sont loin d’être à la hauteur !
Les offres capacitaires présentées par ces derniers oscillent entre 100 et 120 lits .Ils proposent d’accueillir :
- des services de réhabilitation et de psycho–gériatrie,
- un hôpital de jour,
- de prendre en charge les 15-25 ans
- d’assurer également certaines hospitalisations sous contraintes (uniquement SDT) « triées » au préalable soit par le biais du passage aux urgences psychiatriques, soit après hospitalisation au CPN pendant 48 à 72 heures.
Il apparait clairement que le temps passé auprès du patient n’est pas leur priorité !
Révoltant quand on sait que le soin en psychiatrie repose majoritairement sur l’humain !!
Les dangers identifiés par la CGT
- une clinique privée qui profite de la fermeture de lits sur le CPN (Bonfils, PRISME, Archambault, …) et de la dégradation de nos conditions de travail, orchestrée par ailleurs avec une certaine bienveillance par notre direction et la communauté médicale,
- une clinique privée qui emploiera 50 à 60 % de personnels en moins par rapport à ce que vous connaissez sur le CPN,
- une clinique privée qui engendrera des destructions de postes sur le CPN dans un avenir proche,
- une clinique privée qui triera les patients et cantonnera le CPN à une prise en charge stigmatisante des patients défavorisés qui n’auront pas les moyens de payer (40 à 80 € par jour pour une chambre seule dans la clinique privée … sans la télé bien sûr !),
- une clinique privée qui dit vouloir prendre en charge les SDT mais sous certaines conditions (tri par l’UAUP, passage par une hospitalisation au CPN, …) sans proposer de chambre d’isolement ce qui peut donner une idée du profil de patient attendu,
- une des cliniques privées allant même très loin dans le cynisme en proposant un service dédié aux soignants en burn-out (en clair, nous ne doutons pas qu’avec les conditions de travail et le mal-être actuels, ce service peine à trouver des clients !)
- une clinique privée qui usera de toutes les ficelles managériales connues pour tirer un maximum de profits en pressurant les soignants (travail en 12 heures, heures supplémentaires non-payées, travail à flux tendu, pas d’évolution salariale, …)
POUR LA DÉFENSE DE NOTRE HÔPITAL, DE NOS EMPLOIS ET DE NOTRE SAVOIR-FAIRE
POUR LA DÉFENSE DU SERVICE PUBLIC PERMETTANT D’ACCUEILLIR ET DE PRENDRE EN CHARGE LE PATIENT QUELS QUE SOIENT SES REVENUS OU SES ORIGINES
Manifestons tous ensemble devant l’ARS boulevard Joffre à NANCY pour dire notre attachement à conserver un service public de psychiatrie et réaffirmer que la santé n’est pas une marchandise à livrer aux appétits du secteur privé !