10 mars 2015 : examen à l’ARS des offres de clinique privée de psychiatrie sur TOUL Motion CGT

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Fidèle aux valeurs de la Sécurité Sociale (chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins), la CGT ne saurait cautionner les dérives idéologiques reléguant la santé à une marchandise livrée aux appétits du secteur privé !
 
Dès le 1er trimestre 2014, la CGT mobilisait afin de sensibiliser la population aux risques de destruction du service public de psychiatrie et d’une santé à deux vitesses (l’hôpital public pour les pauvres, les cliniques privées pour les riches) si ce projet d’implantation d’une offre privée venait à voir le jour : pétitions, tracts aux usagers, rencontre avec les élus et l’ARS, ….
En dépit du rejet de ce projet le 13 mai 2014 par la Commission Spécialisée de l’Organisation des Soins (CSOS) réunissant médecins, représentants des usagers, organisations syndicales, le Directeur de l’Agence Régionale de Santé s’est malgré tout obstiné dans cette voie en proposant en octobre dernier aux opérateurs privés de déposer un dossier pour l’implantation d’une clinique privée d’une centaine de lits sur le site de Dommartin-les-Toul.
Telle l’utilisation de l’article 49-3 par le gouvernement lors de l’examen de la loi MACRON, l’ARS passe en force sans se poser de questions : un bel exemple de démocratie !
 
 
La CSOS de l’ARS qui se réunit ce 10 mars 2015 a pour mission d’examiner les offres reçues et de retenir un candidat qui sera ensuite autorisé à construire et à développer son projet de clinique privée de psychiatrie.
Sous couvert de pseudo-manquements de l’hôpital public à certaines de ces missions et après avoir mis en avant un  soi-disant  « partenariat » avec le Centre Psychothérapique de NANCY (établissement public), force est de constater que les moyens proposés dans leurs offres par les différents groupes privés sont loin d’être à la hauteur !
Pour preuve, les ratios personnels / lits sont en moyenne de moitié inférieurs aux effectifs de l’hôpital public (et pour certains même de 2/3) ce qui nous laisse plus que dubitatif sur la façon dont les patients vont pouvoir être pris en charge dans ce genre de structure privée …
Il apparait clairement que le temps passé auprès du patient n’est pas leur priorité !
Révoltant quand on sait que le soin en psychiatrie repose majoritairement sur l’humain ?
 
 
La CGT condamne au passage le cynisme avec lequel les différents Ministres de la Santé et directeurs des ARS ont agi ces dernières années n’hésitant pas à se transformer en véritables fossoyeurs de l’Hôpital Public :

  • Asphyxie budgétaire des établissements publics de santé,
  • Organisation de la pénurie de certains personnels et généralisation des sous-effectifs dans les unités,
  • Fermeture de lits et de services,
  • Regroupement de certains services et fusions d’hôpitaux,
  • …. 
Comment ne pas s’interroger ici sur un des sites pressentis, à savoir l’ancien Hôpital Public Jeanne d’Arc, fermé il y a quelques années sous prétexte que les missions du Toulois pouvaient être gérées par le CHU de NANCY à moindre coût dans le nouveau pavillon CANTON ?
Aujourd’hui, on voudrait nous faire croire que les besoins de la population seraient tels qu’ils justifieraient l’installation d’une clinique privée sur TOUL ?
Ne s’agirait-il pas au contraire d’une largesse octroyée au privé pour lui permettre d’acheter un terrain à bas coût ?
 
Comment ne pas être également scandalisé quand on sait que :
  • l’ARS gèle les budgets alloués à la psychiatrie allant même jusqu’à reprendre chaque année pendant 4 ans 265 000 € sur la dotation annuelle du CPN ?
  • l’ARS demande au CPN de fermer des lits de Réhabilitation et de psycho-gériatrie pour ensuite demander au privé de les prendre en charge ?
  • l’ARS ferme 15 lits du secteur de psychiatrie G06 (dit du Toulois) à l’occasion de son transfert sur le CPN au 1er avril 2015 ? 
Ce travail de sape sert aujourd’hui de justificatif pour offrir sur un plateau aux actionnaires du privé et capitalistes de tout poil, des pans entiers du service public de psychiatrie.
La CGT n’est pas dupe et condamne fermement cette politique de casse du service public.
Le service public a toute sa place pour accueillir et prendre en charge les patients atteints de troubles psychiatriques ! Nous avons les compétences et l’expérience nécessaires ainsi que des personnels compétents et dévoués.
Le privé n’est pas la solution !
Il faut absolument combattre l’idée insidieuse selon laquelle le CPN, comme c’était le cas par le passé, ne serait bon qu’à être un lieu asilaire (dans l’acception négative du terme) destiné à accueillir uniquement les laisser pour compte, les indigents et les « fous furieux » !
Arrêtez de déconsidérer le travail des agents du service public !
Donnez-nous les moyens pour travailler et soigner dignement !
 
La CGT du CPN met en garde les usagers devant les dérives que représente l’arrivée du privé et met clairement le Directeur de l’ARS face à ses responsabilités sur les dysfonctionnements qui surviendraient en matière de qualité et d’accès aux soins dans un avenir plus ou moins proche.