Pour la CGT, ces mesures ont de quoi choquer tant elles témoignent d’une vision sécuritaire du soin que nous ne partageons pas.
La Direction s’appuyant sur ces conclusions propose de déléguer des missions infirmières aux agents de sécurité, et répondre à la violence par de la violence. Quel traumatisme pour le patient !
Pour la CGT, la violence est surtout due au manque d’effectif soignant et médical qui sont en première ligne pour repérer et prévenir les situations de crises.
La Direction prend le problème à l’envers : « Il y a de la violence, comment la gérer ? »
La vraie question est : « Pourquoi il y a des situations de violence ? »
Les causes sont plurielles : l’ennui, l’enfermement des patient qui passent leur temps à attendre ses RDV médicaux, l’absence d’activités et ceci est dû majoritairement au manque d’effectif tant paramédical que médical.
Car pour prendre en charge de l’humain, il faut de l’humain… !
Car sinon notre travail se résume à apaiser les crises à coup de neuroleptiques, et une fois les symptômes apaisés, à faire de la place pour le patient suivant !
On nous parle de référents soignants, mais on ne nous en donne pas les moyens de travailler à des prises en charge de qualité !
Pire, pour étayer les conclusions du groupe violence, la Direction ose faire des comparaisons avec la psychiatrie de Sarreguemines, où il y a peu de situation de violence et où est utilisé le fameux « bouclier » en cas de clash.
Cependant, est ce parce qu’ils utilisent le « bouclier » qu’à Sarreguemines, il y a moins de situations de violence, ou est-ce parce qu’ils sont 6 soignants pour 12 patients, qu’ils organisent des activités continuellement, dans un cadre sans faille où le moindre dérapage est repris par le médecin, voire l’institution ?
De plus, à Sarreguemines, ce n’est pas le service sécurité qui intervient, ce sont les infirmiers des secteurs voisins qui aident leurs collègues en difficultés.
Nos agents de sécurité sont ils prêt à assumer cette nouvelle mission ?
Rien n’en est moins sûr au regard de certains retours d’intervention (source ENNOV).
D’autant que la proposition de renforcer le service sécurité n’a pas été actée ….
La CGT avait pourtant participé à ce groupe de travail pour porter d’autres revendications. Rien n’aurait été retenu … ?
Rien n’est protocolisé pour la prise en charge des agents victimes de violence :
- Que fait l’établissement ? Accompagne t’il l’agent à porter plainte ? (Ceci rentre dans le champ d’action de la protection fonctionnelle)
- Lui explique-t-on les démarches à accomplir pour déclarer un Accident du Travail, et la présence du service de santé au travail et de la psychologue du travail pour l’aider ?
- Cette violence est elle reprise avec différents acteurs de santé auprès du patient ?
- Quel retour en CHSCT pour mettre en place des actions de prévention ou des enquêtes sur site ?
Qu’en est il des risques pris par les agents qui vont chercher des patients à domicile ? (légalité, accord avec SOS médecins encore flou…), de la synchronisation avec les forces de l’ordre et/ou pompier, SAMU ?
Qu’en est-il des accompagnements JLD lorsque nous sommes en sous effectif ?
Qu’en est-il d’une prise en charge commune à tous les services des patients placés en chambre d’isolement (tabac, vêtements, radio, revue, équipements autorisés ou pas ???)
Autant de questions sans réponse pourtant sources d’agressivité des patients !
Concernant le placement systématique en chambre dite tiède des patients hospitalisés sous contrainte, cette proposition renvoie à une vision sécuritaire de la psychiatrie d’il y a 30 ans.
Est-ce cela la psychiatrie moderne et humaniste ?
Les seuls points positifs de ce COPIL :
- La formation OMEGA : des sessions se feront en équipe, afin de mieux se l’approprier.
- Le service sécurité sera mieux équipé et protégé quand on l’enverra en intervention.