Une fois de plus, la santé et la protection sociale sont promises à l’essorage libéral. Le secteur public et la Sécu sont particulièrement visés !
Au-delà des belles promesses de campagne où l’on nous annonçait : « l’amélioration de l’efficience de notre système de santé, de la pertinence et de la qualité des soins », nous allons être rapidement confrontés à un nouveau plan d’austérité, à la poursuite des regroupements hospitaliers, à la diminution de personnels dans les services publics de santé, à l’accélération du tout ambulatoire, à la privatisation et à la financiarisation de notre système de santé et de protection sociale…
La réalité du projet politique, nous l’aurons rapidement avec la construction du prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Nous pourrons ainsi vraiment juger la volonté du Président et de son gouvernement !
On sait déjà que l’un de leur objectif est de ponctionner encore 20 milliards pour plus d’exonération de cotisation patronale. Avec le président Macron et son Premier ministre, nous n’irons pas vers le 100% Sécu, mais vers le 100% complémentaire et/ou assurantiel, soit en fait le «ZÉRO% SÉCU » avec toutes les conséquences qui vont en résulter sur la part majeur(e) comme reste à charge pour le patient !
Comme nous pouvons déjà le constater, avec ce nouveau gouvernement nous allons assister à la poursuite de la politique de santé menée par Mme TOURAINE ,politique tant décriée ces dernières années, tant par les professionnels que par les usagers !
Que dire des textes gelés dont on nous avait annoncé la publication avant la fin du précédent quinquennat ? Ceux sur les manips radio, les IADE, ceux sur les personnels de rééducation, (exceptés les ergothérapeutes) ?
Que dire des nouvelles prérogatives confiées aux ordres professionnels à partir du texte qui nous est soumis ce jour ? Comment tolérer les nouvelles menaces engagées contre les infirmier.e.s, masseurs-kinés par les structures ordinales qui ne reculent devant rien pour les menacer devant leur refus d’adhérer à ces structures qu’ils continuent de juger inutiles ?
En revanche, dans sa feuille de route, la nouvelle ministre de la santé réaffirme plusieurs points qui n’ont pas manqué de nous faire réagir :
– Tout d’abord vis-à-vis des professionnels de santé dont on souhaite « prendre soin » ! Quelle supercherie quand on connait les résultats des précédentes mesures prises sous le ministère de Mme Touraine (RPS – QVT, etc…). « L’attention particulière » dont parle Mme BUZYN devrait être portée au renfort des équipes paramédicales et non à la maîtrise des dépenses sur les effectifs, à la reconnaissance de la pénibilité avec le maintien de la catégorie active, à la revalorisation des métiers à prédominance féminine…
– Quant à la modernisation de notre système de formation, Mme la ministre ne dit pas un mot sur la ponction de 300 millions exercée sur les fonds de l’ANFH. Compte-t-elle annuler le 2è prélèvement de 150 millions prévu en 2017 ? Ce serait un signe fort vis-à-vis de cet OPCA, une reconnaissance du travail et des résultats obtenus par l’ANFH. Aujourd’hui, la formation n’est envisagée que sous un angle utilitariste. On forme pour adapter les professionnels au nouveau système de santé. On est loin de la formation choisie prônée par la CGT.
– « Le besoin de déployer l’exercice en pratique avancée et le développement de professions intermédiaires pour apporter de nouvelles solutions en matière d’offre de soins et de prise en charge ». Autrement dit, on va agiter le fanion d’une reconnaissance des qualifications pour organiser massivement les glissements de tâches par découpage des métiers en «compétences». Tout l’inverse du professionnalisme, de la reconnaissance des métiers et du travail en équipe qui sont seuls gages de la qualité et de la sécurité des soins. En réalité, la pratique avancée ne va pas permettre une meilleure offre de soins mais va contribuer à détricoter les formations initiales en rajoutant des formations complémentaires sans reconnaissance salariale derrière.
Rappelons-nous les belles promesses qui nous avaient été faites avec les Coopérations entre professionnels de santé (art. 51 de la loi HPST) !
La CGT va limiter son intervention liminaire à ces quelques remarques et profite de cette instance du HCPP pour renouveler sa demande de rendez-vous auprès de Mme la Ministre, demande formulée il y a plus de 3 semaines, sans réponse à ce jour.