• 1€ cotisé = les mêmes droits à retraites. Oui, mais quels droits ?
Derrière cette apparente équité se cachent trois problèmes.
• D’abord, le calcul de la retraite ne se ferait plus sur les 25 meilleures années dans le privé et des 6 derniers mois dans le public mais sur l’ensemble de la carrière.
• Ensuite, les mécanismes de solidarité qui neutralisent les aléas de carrière (chômage, maternité…) pourraient être plafonnés, voire totalement supprimés.
• Surtout, ce principe d’équité ne nous dit rien sur le contenu de nos droits à retraite. Quel montant de la pension par rapport au salaire de fin carrière ? Quel montant de retraite ? Quel âge de départ ?
Ce sont les questions de base nous nous posons tous. Et là-dessus aucune réponse …
• Un régime par points, à cotisation définies, c’est quoi ?
Cela signifie que chacun percevra en fonction de ce qu’il aura cotisé durant toute sa carrière, mais que le montant de la pension ne sera pas garanti et ne sera connu seulement qu'au moment du départ en retraite.
Ce qui est bloqué c’est le montant des cotisations, que le gouvernement ne veut pas augmenter. Si elles ne suffisent pas à financer les pensions, les retraites seront revues à la baisse.
Mais compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, ce montant ne suffira pas : en conséquence, les retraites seront réduites, y compris celles déjà liquidées.
La certitude que nous pouvons donc avoir, c’est que nous serons toutes et tous perdants.
• L’objectif ? Réorienter les salarié.e.s solvables vers la capitalisation.
Les banquiers et les assureurs seront les grands gagnants de cette réforme.
Ils ne manqueront pas de vous proposer de placer votre argent dans des complémentaires retraites qui ne sont en rien garanties (pour preuve, les expériences désastreuses vécues dans d’autres pays lors de la survenue de la crise financière en 2007)
Autre effet pervers : cette capitalisation détruit de l’emploi et participe à la spéculation qui détruit les entreprises.
Notre système de retraite a été construit en 1945, alors que le pays était ruiné.
Son fondement : pour mieux protéger les plus faibles, il faut un système universel qui maintienne le niveau de vie de tous et toutes.
Pour assurer l’avenir de nos retraites par répartition, la CGT propose :
• De nouvelles ressources
Mettre en place un droit à la retraite à 60 ans avec un minimum de 75% net de son salaire net de fin de carrière est à notre portée avec de nombreuses possibilités de financement :
o La suppression des aides et des exonérations de cotisations des entreprises inefficaces pour l’emploi (200 Milliards d’€ selon la Cour des Comptes).
o L’assujettissement à cotisations sociales de l’ensemble de la rémunération (intéressement, participation…) et un relèvement modéré des cotisations retraites.
o La mise à contribution des revenus financiers des entreprises qui, au contraire des revenus financiers des particuliers, sont totalement exonérés.
• Une maison commune des régimes de retraites
Les différents régimes de retraite (public, privé, régimes spéciaux…) ont été construits pour s’adapter aux contraintes spécifiques de secteurs professionnels et prendre notamment en compte la pénibilité. La CGT propose, tout en maintenant le niveau des droits de chacune et chacun, de les intégrer dans une maison commune des régimes de retraites, assurant la transférabilité des droits pour les salarié.e.s passant d’un régime à l’autre.
• La prise en compte des années d’études
Alors que l’accès au premier emploi stable a lieu à 27 ans en moyenne, contraindre les jeunes à cotiser 43 annuités pour avoir une retraite à taux plein équivaut à une mission impossible, surtout quand on sait qu’à 62 ans seul un actif sur deux est encore en emploi. Nous proposons donc la prise en compte des années d’études et d’insertion dans le calcul de la retraite, pour garantir le droit à retraite des nouvelles générations.
Alors, pour contrer ce discours macronien, martelé comme étant la seule alternative possible, la CGT vous donne rendez vous le 9 octobre prochain (journée de grève et de mobilisation) !