Concernant les mesures salariales :
Le Ségur est une imposture et une offense faite aux personnels de la santé et de l’action sociale : + 183 € dans le public, + 160 € dans le privé et l’associatif.
Non seulement, nous sommes bien loin des revendications portées depuis 2 ans pour atteindre la moyenne des rémunérations dans les pays de l’OCDE (minimum 300 € d’augmentation pour tous) mais en plus, de nombreuses catégories professionnelles sont oubliées (les aides à domicile) voire discriminées.
La colère gronde en effet dans les rangs des agents du médico-social rattachés à la Fonction Publique Hospitalière (Maisons d’Accueil Spécialisées, Foyers d’Accueil Médicalisées, Maisons des Addictions, Protection de l’Enfance, …) qui se trouvent exclus des revalorisations salariales du Ségur.
Concernant le privé et l’associatif, les négociations d’accord de branche sont souvent difficiles avec le patronat pour mettre en place les 160 € attendus.
La prime COVID de 1500 € pour tous est elle-aussi une véritable déception. Les estimations en notre possession sont autour d’une attribution à seulement 2/3 des personnels hospitaliers. Dans les autres secteurs, les travailleurs se voient proposer des primes de quelques centaines d’euros ce qui a donné lieu à plusieurs mouvements locaux particulièrement suivis le 2 octobre (Association Accueil Réinsertion Sociale, Réseau Educatif de Meurthe-et-Moselle, …)
Concernant les conditions de travail :
C’est encore pire qu’avant la crise sanitaire ! Il y a moins de lits et moins de personnels.
Ces derniers encore sur le pont sont épuisés, leurs balances horaires explosent sans possibilité de les résorber en posant des congés. De nombreuses démissions y compris dans la fonction publique sont à signaler.
Le constat local rejoint la dernière enquête nationale réalisée qui indique que 40% des soignants veulent quitter l’hôpital dans les 5 ans à venir.
La politique d’affaiblissement de notre système sanitaire, social et médico-social menée depuis des années apparaît aux yeux de tous désormais !
Concernant l’organisation du travail et la politique santé / action sociale :
Sur ces 2 aspects, le monde d’après promis par le Président de la République est toujours attendu de pied ferme sur le terrain.
En effet, les projets de réorganisation comme par exemple au CHRU de Nancy sont toujours dans les tiroirs mais aucunement abandonnés. Ainsi, il a été confirmé qu’il y aurait bel et bien des suppressions de postes à l’occasion de la remontée des services de l’Hôpital Central sur le site de Brabois.
Ailleurs, les projets de fermeture d’activités, de services ou de lits figurent toujours au programme des projets d’établissement.
On note également l’arrivée du secteur privé dans la psychiatrie : CLINEA ouvrira une clinique privée sur Toul à l’automne 2021 et fait actuellement du lobbying auprès de l’Agence Régionale de Santé pour implanter un hôpital de jour de 30 places sur Essey-lès-Nancy. Cette pratique agressive d’un groupe lucratif comme ORPEA CLINEA installe une psychiatrie à 2 vitesses et va accélérer le déclin du CPN (fuite de certains personnels, possibles suppression de services et de lits, …)
La réforme tant attendue sur le Grand Age est une nouvelle fois renvoyée aux calendes grecques et à la publication de différents rapports, ce qui met en colère les professionnels du secteur des EHPAD particulièrement sinistré en ce moment !
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2021 est là aussi particulièrement évocateur de la politique du gouvernement : l’ONDAM hospitalier est fixé à 3,5% seulement et des économies de l’ordre de 1 à 4 miliards d’€ seront à réaliser dans les hôpitaux. C’est inadmissible et irresponsable !!! Avant la crise, la CGT revendiquait un ONDAM à 5% pour maintenir à flot les établissements …
Il y a besoin partout, que l’on soit professionnel, usager, élu, de porter l’urgence d’une VRAIE politique de rupture. La CGT revendique ainsi toujours :
- L’augmentation de la valeur du point d’indice et le rattrapage immédiat à hauteur de 20%, ainsi qu’une augmentation immédiate d’au moins 300 € pour tous les agents hospitaliers et les salariés du privé, du social et médicosocial, la prime COVID de 1500 € pour TOUS,
- Une hausse significative de nos budgets pour tous les établissements,
- Un vaste plan de formation et d’embauches (200 000 dans les hôpitaux et 100 000 dans les EHPAD),
- L’arrêt de tous les plans de suppressions de postes et de fermetures de lits,
- Un financement pérenne et solidaire de la prise en charge de la perte de l’autonomie dans le cadre de la branche maladie de la Sécurité Sociale, une revalorisation des salaires et la mise en place du ratio 1 soignant / 1 résident dans les EHPAD, …
C’est pourquoi le 15 octobre, la CGT sera présente aux côtés des professionnels de la santé et de l’action sociale, des usagers et des élus qui souhaiteraient nous soutenir.
Programme des mobilisations annoncées pour jeudi 15 octobre 2020 :
Mobilisation devant le CH de Toul à partir de 7h
Mobilisation au CPN de Laxou à partir de 13h30
Mobilisation devant l’EHPAD Korian Les Jardins du Charmois à Vandoeuvre à 14 h
A ce jour, nous restons dans l’attente d’une réponse à notre demande de RDV formulée à Mathieu KLEIN, Président de Conseil de Surveillance du CHRU de NANCY …
Nancy, le 14 octobre 2020
Pour l'USD CGT Santé Action Sociale 54
Le secrétaire départemental
Emmanuel FLACHAT
Tél : 06-10-70-41-48