Cette dernière recommande de rendre plus accessible l’accès aux psychologues libéraux et de filtrer l’accès aux CMP !
La Cour propose que les patients accèdent à des consultations chez des libéraux, remboursées par la Sécu mais que pour se rendre en CMP, il y aurait obligatoirement un passage préalable par le médecin traitant et plusieurs séances en libéral.
La Cour souligne toutefois un détail intéressant : la part des patients sortis d’hospitalisation qui ne reçoivent pas de soins dans les 2 mois de leur sortie atteint 26,3 %, largement au-dessus des pays voisins. Il y a également peu de visites à domicile.
Il y a donc matière à travailler sur ce vaste sujet, sur les ruptures de soins, …
Mais non, le gouvernement préfère axer ses priorités d’actions sur la réforme du financement de la psychiatrie, favoriser le privé et donner une illusion de prise en compte des problématiques par la mise en place d’Assises !!!
Par contre, aucune réflexion sur la baisse du nombre de lits justifiée à l’époque par le soi-disant virage vers l’ambulatoire (que chacun peut apprécier aujourd’hui)
Actuellement, la psychiatrie souffre d’un manque cruel de lits d’hospitalisation et de délais d’attente considérables pour accéder à une consultation en CMP.
L’INSEE comptabilise seulement 14 500 psychologues hospitaliers pour plus de 67 millions d’habitants … !!! Comment déplorer ensuite que les CMP soient saturés ?
La solution serait donc de cantonner les CMP qu’à la prise en charge des troubles les plus sévères et de renvoyer les autres vers le privé, quitte à créer un véritable parcours du combattant pour que le patient accède à un suivi psychologique ?
Depuis 4 ans, la CNAM mène dans 4 départements un dispositif expérimental autorisant la prise en charge, dans un cadre précis, de psychothérapies réalisées par des psychologues en libéral : suivis accessibles uniquement sur prescription des généralistes, limités à 10 séances, renouvellement possible une fois après consultation d’un psychiatre, rémunération du psychologue au tarif indécent de 22 € la séance. Des restrictions absurdes pour pouvoir accéder à la psychothérapie : critères d’âge qui excluent les plus de 60 ans et les moins de 18 ans, interdiction qu’il y ait eu une quelconque prescription de psychotropes récente, « troubles » préalablement évalués à l’aide d’échelles de l’anxiété et de la dépression en sorte que si le patient est trop ou pas assez anxieux ou dépressif, il ne peut pas bénéficier de la prise en charge. L’accès au suivi psychologique est un parcours du combattant, décourageant pour les patients comme pour les généralistes, qui doivent faire passer les échelles, opérer une sélection en fonction des critères, s’assurer auprès de la CPAM de l’accord initial et auprès du psychiatre d’une possible poursuite des soins.
Soyons sérieux, il y a urgence à remettre des moyens et des budgets supplémentaires au sein de l’Hôpital Public et de ses structures ambulatoires.
Or, les masques tombent et on voit très bien que l’objectif 1er du gouvernement est de saborder (encore) la psychiatrie publique pour donner le sentiment aux usagers que la seule alternative est le secteur libéral et l’hospitalisation en clinique privée.
La CGT dénonce cette approche malsaine de la santé que l’on continue à considérer comme une marchandise et le patient comme un client ordinaire.