Conseil de Surveillance du 26 mars 2021 Le compte rendu de la CGT du CPN

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Mr Pierre BAUMANN, remplace Madame SILVESTRI en tant que président.
Accueil d’un nouveau membre : Mr Jean Sébastien OPIQUE, cadre de santé au BPEAS, en tant que représentant CSIRMT.

*Point soumis au vote : Bilan de la commission des usagers, présentée par le Directeur des Soins (DSO)  

Les résultats montrent une baisse significative des déclarations ENNOV avec une baisse des actes de violence. Le DSO insiste également comme chaque année sur les bons résultats concernant les questionnaires de sortie et sur la satisfaction des usagers.
Comme d’habitude, aucune analyse n’est réalisée pour expliquer ces deux phénomènes.
La CGT suggère que la baisse des déclarations ENNOV violence est très probablement liée au contexte COVID, à l’individualisation des chambres et à la résilience des patients pour cette année passée. La CGT alerte sur le fait que ce phénomène va s’arrêter au regard de ce qu’il se passe dans la société. Une recrudescence de situations tendues voire violentes pourrait ressurgir rapidement, la population se retrouvant aujourd’hui en grande détresse psychologique et psychiatrique.  La non-accessibilité aux soins en intra tout comme extra-hospitalier provoquée par les restructurations de l’offre de soins risque d’accroitre fortement les tensions sur les établissements de santé mentale.
Concernant la haute satisfaction des patients qui ont eu la chance d’être pris en charge par le CPN, la CGT félicite le personnel soignant qui chaque jour se montre toujours plus consciencieux et professionnel dans les prises en charge. Ces héros du quotidien qui, en plus de la crise sanitaire, se doivent de faire face à un afflux de patients notamment en ambulatoire, arrivent encore à proposer des soins de qualité. C’est bien contre vents et marées qu’ils luttent chaque jour sans jamais recevoir d’aide de la part de la Direction, bien au contraire. Oui, à l’image des soignants dans les CHU qui poursuivent le combat quotidien des soins alors que les ARS continuent à les faire souffrir en réduisant l’offre publique de soins, la psychiatrie est tout autant admirable.
Avec l’arrivée prochaine d’une vague de souffrance psychologique et psychiatrique, la CGT s’inquiète de constater que les fossoyeurs de l’hôpital public, ministère de la santé et ARS continuent leur politique de destruction de l’offre de soin.

VOTE : POUR + 2 abstentions. (CGT et CFDT)

*EPRD, PGFP

Présentation identique à celle du CTE.
Concernant l’EPRD, la CGT souligne les aberrations sur les économies réalisées sur le bionettoyage en période de crise COVID et les recettes réalisées sur la tarification des chambres seules. Cela ne suscitera aucun commentaire ni manifestation de la part des membres du CS qui semblent être dans un état léthargique inquiétant.
La Directrice Financière utilisera à de nombreuse reprise le terme « IMPACT » concernant la revalorisation SEGUR sur les salaires. La CGT s’étonne que cette sémantique soit choisie étant donné que la misérable revalorisation de cette imposture de Ségur n’impacte justement en rien les comptes de l’hôpital. Cela montre pourtant clairement la considération intellectuelle et philosophique de la Direction envers ses agents.
Le Président du Conseil pense que l’excédant budgétaire de deux millions d’euros va être probablement dédié au personnel et à l’offre de soin. Le PGFP va de suite répondre à son interrogation.
Ce PGFP indique clairement que les futurs investissements ne concerneront comme à son habitude que l’immobilier et non le personnel, avec comme cadeau la restructuration de l’unité / unité 6 et sa perte de lits supplémentaires. Pour sa première participation en tant que président du conseil de surveillance, Mr BAUMANN va apprécier en direct toute la dure réalité technocratique et comptable de la gestion du CPN.

*Contrôle judiciaire des mesures d’isolement et de contention :

Présentation du décret par Madame BOULAND.
Sur ce sujet, les médecins expriment de fortes inquiétudes sur les conséquences de cette loi qui pourrait selon eux accentuer la violence dans les services de soins. La contrainte de cette loi entraine un besoin en personnel et en infrastructures qui pour le moment n’a pas du tout été prévu par l’établissement !
La CGT explique que cette loi n’arrive pas au hasard. Depuis des années, nous remarquons une augmentation des mises en chambre d’isolement, du recours à la contention dans les services de soins. Cette évolution dans les restrictions des libertés est en parfaite contradiction avec les projets médicaux des 10 dernières années qui devaient aboutir à la fermeture de ces chambres d’isolement.
Le virage ambulatoire s’est malheureusement accompagné de fermetures de lits, de CATTP, de CMP de proximité, de diminution des DMS imposés aux soignants et donc aux patients, du transfert du soin au profit de l’activité. Cette violence technocratique et purement comptable, à l’image de la société, crée une violence institutionnelle qui brise l’humain. Dans les hôpitaux psychiatriques, cela engendre une carence en soin et le patient en est directement victime.
Malheureusement, en réponse à cette violence, l’institution conseille aux agents victimes d’agressions de patients de se rendre à la police pour porter plainte. C’est une aberration ! Après le virage ambulatoire, voici le virage sécuritaire. Heureusement que certains législateurs en prennent conscience et sortent des lois sur ce problème.
Les membres du conseil de surveillance, malgré les arguments de la CGT pour ouvrir un débat, resteront apathiques, visiblement dans un état de semi sommeil, même à l’évocation de ce sujet fondamental des libertés individuelles.
La CGT est là pour les réveiller et poursuivra sa lutte contre les concepts nauséabonds que certains tentent de distiller dans le CPN.