Elles peuvent être intentionnelles et devenir une aide voire une arme pour faire entrer dans le crâne des participants les nouvelles doctrines managériales et même certaines évolutions des pratiques professionnelles.
En effet, la supervision au CPN revêt parfois une tenue particulière : celle de la résilience pour faire adhérer les participants de ces grandes messes intellectuelles aux nouvelles dynamiques managériales.
La méthode est habile. Faire croire en l’indépendance d’un intervenant extérieur (pourtant rémunéré par l’institution) pour manager « à distance » une équipe et ainsi lui faire accepter les nouvelles dynamiques de soins du service.
La supervision se transforme alors en thérapie ACT, thérapie d’acceptation qui ne laisse pas de place à la résistance au changement et permet l’inhibition de la pensée. C’est une forme d’endoctrinement en douceur pour aboutir à l’asservissement de l’individu ou d’un groupe d’individus.
La vertu première de la supervision est alors phagocytée par la médiocrité intellectuelle de certains qui pensent réussir par ce biais à annihiler toute réflexion alternative ou tout esprit critique.
Là ou elle devrait permettre des débats hautement constructifs, elle stérilise toute tentative de d’enrichissement intellectuel.
C’est dans l’air du temps, quoi de plus aisé pour une institution, un Etat, que de contenir l’esprit critique pour gérer une population ?
La dictature intellectuelle fait le lit de la pensée unique, restrictive, autoritaire, nauséabonde aux relents fascistes. Malheureusement, elle se diffuse dans les institutions de notre République avec l’aide de soldats plus enclins à offrir leurs services à cette politique. L’intelligence et l’éveil des consciences demeurent les meilleures armes.
La CGT dénonce les dérives au CPN autour de cet outil de supervision qui aura réussi progressivement à être perverti et détourné de son objectif initial.