Attractivité médicale à l’hôpital Nous sommes loin du compte

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Ce que veulent les médecins aujourd’hui, c’est pouvoir travailler dans de meilleures conditions et de retrouver un sens à leur travail. Ce ne sont pas quelques mesurettes financières qui répondront à leur attente, mêmes si quelques syndicats corporatistes semblent s’en satisfaire puisqu’il ont levé leur préavis de grève du 12 octobre.
La Fédération CGT de la santé et de l’action sociale réitère ses propositions pour sortir de la situation catastrophique qui s’annonce et qui aura un retentissement majeur sur l’organisation des soins à la population si rien n’est fait. Voici sans être exhaustif quelques propositions.


Propositions immédiates :  

  • Mise en place d’un statut unique de médecin hospitalier, permettant un passage rapide du concours et une titularisation ; suppression des statuts précaires.  
  • Définition claire du temps de travail des médecins en s’appuyant sur la réglementation européenne et l’accord signé avec les urgentistes qui peut être étendu à d’autres spécialités, notamment celles à forte contrainte en termes de permanences des soins. Pour les autres services, le temps de travail doit être mesurable et encadré, pour permettre une visibilité sur les besoins en effectifs médicaux. 
  • Reconnaissance et valorisation des activités non cliniques. 
  • Reconnaissance et compensation de toutes les formes de pénibilité. 
  • Reconnaissance des heures supplémentaires payées et récupérées au choix du praticien. 
  • Identification des postes prioritaires par les ARS avec mise en place de programmes de recrutement pour renforcer et compléter les équipes médicales en difficulté.  
  • Démocratisation de la vie hospitalière avec droit de veto des équipes sur la nomination des chefs de service et des chefs de pôle. 
  • Protection fonctionnelle des praticiens en situation de conflit ou de harcèlement.
Propositions à moyen terme :  
  • Définition des besoins régionaux en nombre de postes par les ARS et contractualisation avec les facultés de médecine sur la répartition des internes par spécialité avec un plan pluri-annuel pour pourvoir les postes vacants. 
  • Mise en place de structures de médecine ambulatoire, en lien avec les hôpitaux, pour permettre un accès au soin gradué et adapté des patients, évitant un recours par défaut et inadapté à l’hôpital, notamment aux urgences. 
  • Réforme du mode de choix et de formation permettant un changement de spécialité  en cours de carrière.
 
Propositions à long terme : 
  • Suppression du numerus clausus. 
  • Formation d’un plus grand nombre de généralistes. 
  • Régulation de l’installation des médecins.  
  • Modification du mode d’exercice et de rémunération permettant un exercice mixte ville/hôpital sous un mode salarié ou de rémunération forfaitisé (donc suppression de la rémunération à l’acte et de la T2A à l’hôpital).   Démocratisation du système tant au niveau des ARS et des structures hospitalières avec mise en place de structures élues ayant un pouvoir décisionnel et un droit de veto.

Il est clair que tout cela passe par une remise en cause fondamentale de la récente loi santé et du PLSS. Nous appelons donc les médecins hospitaliers à se mobiliser lors de la journée d’action du 8 novembre sur ces thèmes à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO et Solidaires.