Qu’est-ce que le développement professionnel continu et qui est concerné ?
Selon l’article 59 de la loi HPST, le DPC a « pour objectifs l’évaluation des pratiques professionnelles, le perfectionnement des connaissances, l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins ainsi que la prise en compte des priorités de santé publique et de la maîtrise médicalisée des dépenses de santé »
Ainsi, chaque professionnel médical ou paramédical se voit désormais obligé chaque année de prouver qu’il a toujours les connaissances requises pour exercer son métier en étant évalué dans le cadre du DPC sur la base d’orientations nationales ou régionales.
Sont concernés les médecins, infirmiers, aide-soignantes, psychomotriciens, préparateurs en pharmacie…. (c’est-à-dire toutes les professions inscrites au Code de la Santé Publique)
La formation initiale, complétée par la formation continue et l’acquis de l’expérience partagée, ne sont plus reconnues. Désormais, les professionnels doivent répondre aux objectifs de l’hôpital entreprise à la recherche de gains de productivité.
On est loin de la prise en charge globale du patient, on s’oriente vers une certification d’actes techniques découpés en « bouts de métiers »
Qui évaluera et comment ?
Pourront être organismes de formation D.P.C., les hôpitaux, les Instituts de Formation, les universités, mais aussi les entreprises privées (un gigantesque marché leur est offert !)
On devine bien l’orientation politique qui se cache derrière ce dispositif.
Que se passera-t-il pour un soignant qui ne s’inscrirait pas annuellement dans ce dispositif ?
Le texte prévoit expressément que l’employeur a la possibilité de prononcer une sanction disciplinaire à l’encontre du soignant défaillant, sauf si l’absence de suivi du DPC est imputable à l’établissement.
A terme se dessinent ici les contours de l’inaptitude professionnelle que l’employeur pourrait être tenté de mettre en avant pour licencier des soignants jugés trop âgés ou trop rétrogrades dans leurs pratiques.
La CGT dénonce le terrain dangereux dans lequel s’engouffre le gouvernement en brandissant l’étendard indiscutable d’amélioration de la qualité des soins dispensés.
Les soignants sont consciencieux et exercent leur travail dans des conditions difficiles qu’il ne faut pas nier.
Comment dispenser une formation à la hauteur des besoins si on ne prend pas en compte le manque de budget et de personnels, la détérioration des conditions de travail, l’usure professionnelle, le management parfois abrupt, … ?
La CGT voit en outre s’opérer une réappropriation du dispositif de formation par l’employeur et l’Etat.
Il est important de rappeler que la formation est financée par un prélèvement de 2,1 % de la masse salariale des établissements et qu’elle constitue de ce fait un « salaire différé » pour les agents.