HISTOIRE D’EAU

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Soucieux, les partenaires sociaux, en bonne intelligence firent appel à un consultant sur la manière de naviguer. L’expertise rendit compte de l’art de manier le petit foc et la grande voile, fit état des points faibles et des points forts et de toutes manœuvres de cordage utiles. Le carré des officiers supérieurs, l’amiral à leur tête, rejetèrent le diagnostic et mirent le vaisseau en branle, ce qui eut pour effet de mettre les hommes du pont en mauvaise posture.
Les conditions à bord étaient rudes, les ratios des 35 heures bafoués, les cadences en 12 heures se développaient, les contrôleurs médicaux menaient enquêtes à la demande des officiers, les ordres étaient confus. Les femmes et les hommes perdaient espoir. Ce fut au grand soir du mois d’août, sur une mer remontée, que l’équipage sonna le droit de retrait et le droit d’alerte. Encore une fois, le P.C. n’entendit pas les requêtes. Le mat de misaine alla se briser contre le bastingage ce qui provoqua une voie d‘eau.
C’est alors que le Directoire mandata un comité d’analyses chargé de démasquer les insurgés. La chasse aux sorcières était ouverte. Seul face à l’écume des jours, le vent cinglant le navire, l’équipage cherchait une accalmie dans cette mer agitée d’un vent d’est. Que faire ? Une fois les coupables jugés, la mer se calmerait-elle, la calle enfin sèche ?
 
Fallait-il s’en remettre aux Dieux océaniques, l’équipage pouvait-il se mutiner ? Comment retrouver la sérénité nécessaire pour passer le cap 2011 sans casse ?
 
« Tout est question de sextant, de boussole, de compas pour mener à bien notre barque » pensèrent les partenaires sociaux, plus soucieux que jamais. Alors rejetant l’idée mutine, l’idée fit son chemin de demander des comptes sur la façon de redresser la barre.