Pratiques avancées, glissements de tâches, low-cost du soin, …
Les députés voudraient maintenant dans la loi Ma Santé 2022 autoriser les infirmiers à adapter la posologie de certains traitements et étendre le droit de prescription.
Quelle belle idée !! Certes un peu réchauffée mais quelle considération pour nous les petits tâcherons ! Infirmières, infirmiers, le législateur LREM qui s’y connait bien en santé avec une ministre au top du top va vous faire travailler plus, sans gagner plus ! Il va même vous accorder d’exercer audelà de votre profession sans aucune réglementation ni réelle protection juridique. A l’arrache, en toute décomplexion, ce gouvernement va tenter de vous faire gober que votre profession évolue, vous caresser dans le sens du poil tout en ouvrant la porte aux abus. Dans un premier temps, l’élargissement du champ de compétences sera modeste : il ne change pas grand-chose avec les pratiques actuelles de bon sens pour apporter des soins de qualité aux patients. Le diable se cachant dans les détails, la CGT dénonce le fait que le dispositif a comme seul but de remplacer plus ou moins la pénurie médicale sans pour autant revaloriser l’exercice infirmier. Tel l’agent d’entretien mis à contribution pour distribuer des traitements dans certains EHPAD ou structures médico-sociales, le glissement de tâche guette chaque professionnel de santé avec une banalisation de son travail.
Les récents protocoles de coopération ou pratiques avancées infirmières (les fameux IPA) sont autant d’outils (d’arnaques ?) pour ne pas parler des vrais problèmes :
- un métier en soif de reconnaissance mais en complète perte de sens,
- un métier mal payé (en dessous de la moyenne des infirmiers de l’OCDE à hauteur de 300€/mois), des conditions de travail de plus en plus dégradées qui ne font plus forcément rêver les bacheliers et font que des élèves-infirmiers ou de jeunes professionnels abandonnent (30% dans les 5 ans !!!)
- une pénurie de médecins en raison des politiques catastrophiques menées
Même traitement pour les aides-soignants :
Du changement s’annonce à la rentrée 2020 puisque le gouvernement a prévu d’intégrer au référentiel de formation AS des actes techniques et médicaux relevant antérieurement des compétences du diplôme d’infirmiers.
La fausse raison évoquée par le Ministère : rendre le métier plus attractif !!!
Pour la CGT, seules une forte revalorisation du salaire, une hausse des effectifs et un vrai travail sur la prévention des risques professionnels (TMS, burn-out, …) répondraient aux attentes des professionnels. Rappelons qu’1/3 des AS partent en invalidité avant 50 ans !