LE TEMPS F.I.R *
La circulaire du 4 mai 2010, venant modifier celle de 92 relative à la situation des psychologues dans la fonction publique hospitalière, comporte de nombreuses contradictions et une attaque inacceptable de l’exercice professionnel en supprimant le temps FIR aux contractuels.
Mettant en place un contrôle renforcé du temps de travail, elle rend le temps FIR plus aléatoire au gré des nécessités de service, le renvoyant au bon vouloir des supérieurs, visant à le rendre inapplicable.
L’annexe de cette circulaire permet de faire valoir l’organisation du temps FIR, mais comporte une lacune majeure : un tableau concernant la documentation, recherche bibliographique et lecture.
Face aux remarques, le Ministère a fait preuve du plus grand mépris nous renvoyant aux négociations avec les directeurs d’établissements.
Nous allons donc adresser à ceux-ci un courrier qui viendra rappeler le contenu du décret concernant l’obligation du temps FIR.
Dès maintenant, nous devons nous engager dans des actions locales, afin que le temps FIR, conformément au décret de 91, soit inscrit dans les contrats CDD ou CDI comme temps de travail effectif.
Au niveau national aussi, nous devons contraindre le Ministère à réécrire cette circulaire, et, à maintenir l’obligation de se former grâce au temps FIR.
* Le temps "FIR" est un temps nécessaire pour les psychologues, car il permet le maintien de la formation des psychologues tout au long de leur carrière professionnelle.
EVALUATION
Le Ministère cherche à soumettre les psychologues à une démarche d’évaluation.
Comment éviter les dérives de la démarche d’évaluation « objectivante » de type « H.A.S » (Haute Autorité de Santé) avec ses protocoles en tous genres ?
Les psychologues pratiquent déjà une évaluation des pratiques cliniques en référence à la dimension subjective de la relation à l’autre.
Cependant, cette évaluation s’inscrit en opposition à l’évaluation proposée par l’H.A.S.
L’auto asservissement qui est proposé par le Ministère, à travers cette évaluation, est un coin placé dans la brèche de l’éthique professionnelle.
CONCOURS
Le décret concernant la nouvelle réorganisation des concours sera bientôt publié. La réforme, en lien avec la création des ARS, propose que les concours se déroulent à l’échelon local.
La composition du jury sera allégée de la moitié de ses membres.
Les concours auront-ils lieu chaque année, afin de lutter contre la précarité de la profession où la moitié des psychologues hospitaliers sont contractuels ? Le Ministère a refusé de s’engager sur ce point.
Face aux représentants du Ministère reprenant le discours présidentiel sur la « titularisation », la CGT reste dubitative quant à la teneur de leurs propos. D’autant qu’il nous est répondu, qu’il n’est nullement question d’assortir cette démarche de titularisation du budget qui y est forcément inhérent.
Les derniers dispositifs proposés pour les contractuels par la Fonction Publique ne prévoient pas de loi globale de titularisation. Bien au contraire, elle envisage de créer un statut « spécifique » pour les contractuels.
GRILLE SALARIALE DE LA FONCTION PUBLIQUE HORS CLASSE
Le Ministère entend maintenir le ratio de 6% des titulaires entre le 7ème échelon et le 11ème échelon pour prétendre au passage au hors classe.
Nous demandons une augmentation provisoire de ce ratio, afin de permettre aux collègues en fin de carrière de partir en retraite avec le hors classe.
La catégorie professionnelle des psychologues présente un fort taux de personnes susceptibles de prétendre à la retraite dans les proches années.
Mais au delà de cette demande transitoire, notre syndicat réaffirme le souhait d’une grille unique et revalorisée. Le calendrier du Ministère ne prévoit pas un examen de la grille de la catégorie professionnelle en 2011.
Les salaires, bloqués depuis de nombreuses années, sont très faibles, surtout en début de carrière, si nous mettons en regard la formation avec celles des collègues infirmiers, cadres et médecins.
Ici encore, les collègues contractuels, qui représentent la moitié de la profession, pâtissent le plus de cette situation, avec des temps très partiels et l’absence d’échelonnement dans la plupart des établissements.
DECRET PSYCHOTHÉRAPEUTE
Au mois de juillet 2010, six groupements professionnels associatifs ou syndicaux (CGT, SNP, SIUEERPP, FFPP, SFP et UNSA) ont rencontré un représentant du Ministère sur cette question.
Nous avons décidé de mettre en oeuvre, ensemble, un recours en Conseil d’Etat concernant ce texte. En effet, il vient attaquer notre profession, tant dans sa dimension initiale de formation que dans son exercice.
Notre action se poursuit, la rencontre suivante a eu lieu le 8 octobre.
La remise en question de la compétence des psychologues à assurer les psychothérapies est un scandale quand l’on sait que nous sommes maître d’oeuvre dans ce domaine dans la plupart des lieux de prise en charge psychologique depuis de très nombreuses années !
Nous demandons aux psychologues de ne pas entamer, pour le moment, de démarche de candidature d’inscription ou de participation aux jurys auprès des commissions d’habilitation, tant que notre travail n’est pas abouti.
Nous devons, dans les semaines à venir, nous engager collectivement dans des actions pour soutenir cette démarche au Conseil d’Etat et de négociation avec le Ministère.
Cette action n’est pas encore à la hauteur pour faire changer les choses. Avec une action d’envergure nationale et avec une majorité de professionnels avec les organisations syndicales, nous pourrons inverser le rapport de force.
ORGANISATION PROFESSIONNELLE AU SEIN DES ETABLISSEMENTS DE SOINS
Dans l’objectif général de diminuer les salaires par la non reconnaissance des véritables qualifications de l’ensemble des professions, le Ministère cherche à déléguer certaines missions dévolues aux médecins et propose de contractualiser les missions des psychologues avec les chefs de pôle.
Cette organisation pourrait se faire au niveau du pôle des unités fonctionnelles ou bien administrativement dans le pôle Ressources Humaines.
Dans le contexte actuel, quel choix organisationnel reste-t-il ? La CGT maintient fermement la spécificité de professionnels de la psychologie, et non profession de santé (médical ou paramédical).
Pour une autonomie de fonctionnement, nous devons nous appuyer sur la notion de transversalité pour défendre la dimension psychologique dans les établissements.
PROPOSITIONS D’ACTIONS
Nous devons innover en matière d’actions pour peser sur les négociations.
Par exemple, le dépôt local de préavis de grève d’une journée, afin de profiter de ce temps pour informer et alerter les autres professionnels et le public de la dégradation des soins psychologiques par la mise en place d’un décret qui ne répond pas à l’objectif affiché de protéger le public (action déjà menée à Poitiers).
Autre exemple, initier une grève du zèle des cotations informatiques des actes qui viendra gripper la machine administrative sans nuire à l’accueil du public.
Une démarche en Conseil d’Etat pour la révision du décret relatif à l’usage du titre de psychothérapeute a été engagée par plusieurs organisations professionnelles et syndicales, dont la
CGT et son UFMICT.
Elles lancent une souscription, afin de pouvoir payer les frais d’avocat. Nous vous invitons à y souscrire, y répondre est une autre manière de s’engager.
L’objectif est de peser de tout notre poids professionnel.
En même temps, nous devons imposer, à chaque direction hospitalière, l’inscription du temps FIR pour les contractuels, ainsi que le maintien de cette obligation pour les titulaires.
Tous les psychologues, titulaires et contractuels, travaillant dans le public ou dans le privé, ont non seulement besoin de temps (FIR) pour répondre à l’éthique professionnelle élaborée au fil des années, mais aussi de revenus décents.
L’ensemble de la profession est concerné, titulaires et contractuels. Nous devons nous regrouper dans l’affirmation forte d’actions pour la défense de notre exercice et de notre identité professionnelle.
L’adhésion à la CGT est un moyen de porter nos revendications. Une vingtaine de psychologues sont venus cette année rejoindre la CGT et son UFMICT.
Les psychologues ont besoin d’un statut stable pour exercer leur profession. Faire face à la souffrance psychique tant du public que des équipes nécessite une assise autre que celle de la précarité actuelle.
Faites signer la pétition « l’art de se moquer des psychologues » qui se trouve sur le site de la Fédération (http://www.sante.cgt.fr/ spip.php?article5077).
Journée de grève (préavis national déposé par la CGT), avec action