Laxou, le 13 octobre 2023
Mesdames, Messieurs,
Nous, psychologues du Collectif régional UFMICT-CGT réunis en ce jour de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale, souhaitons attirer votre attention sur certains points concernant notre profession :
Dans la fonction publique, le salaire des psychologues est déconnecté de leur qualification universitaire (Master 2/Bac +5) exigée pour l’obtention du titre de psychologue. Il se situe juste au-dessus du SMIC en début de carrière et n’évolue que très lentement par la suite.
Cette non reconnaissance de la qualification est caractéristique des professions largement féminisées (les psychologues sont à 85 % des femmes). Nous demandons une révision importante de nos rémunérations.
Dans notre pratique quotidienne, l’irrespect de notre autonomie et notre indépendance par rapport au corps médical est de plus en plus prégnant. Nous rappelons l’indépendance de la psychologie vis à vis de la médecine. Nous nous opposons à la création d’une nouvelle
profession de psychologue en santé, soumise à un référentiel réducteur qui porte atteinte au titre national unique de psychologue délivré par l’université. Mettre en péril ce titre et ses applications ne peut qu’engendrer une surenchère de formations lucratives réalisées par
des organismes privés, qui mettrait en péril l’unité de notre profession. Les psychologues, issus d’une formation longue en sciences humaines ne peuvent exercer sous l’égide du médical. Notre place auprès du patient est autre, nous lui permettons une parole singulière,
propre et nous l’entendons dans sa globalité. En cela, les psychologues exercent des missions de thérapie, et aussi de prévention. Nous refusons la paramédicalisation.
Nous souhaitons réaffirmer la légitimité de notre place au sein de la FPH en particulier, notre indépendance et notre autonomie constituent une valeur ajoutée. Le soin psychologique est complémentaire du soin psychiatrique, cette complémentarité est garante d’un accueil riche
et de qualité. L’écoute de nos patients ne se réduit pas à traiter le symptôme, mais à accueillir tout ce qu’il voudra bien nous livrer, sans le réduire à une dimension. L’humain ne peut être entendu que dans sa complexité. Or, bien que très sollicités par la population, nous sommes en nombre insuffisant dans l’ensemble des services publics. Les Centres Médico-Psychologiques présentent des listes d’attente allant de plusieurs mois à parfois plus d’un an, il en va de même pour les Centres Médico-Psycho-Pédagogiques et les lieux de prise en charge du handicap. Nous demandons davantage d’effectifs et la titularisation des collègues contractuels (40 à 50 % de psychologues contractuels pour la FPH).
Pour le Collectif,
Virginie Tounkara
03 83 92 51 93