Pour la CGT, le choix de l’emplacement pour l’implantation de la structure, le contexte économique régional et national nous donnent une idée sur le but recherché par l’ARS.
D’un coté, elle estime que le budget régional dédié aux soins en psychiatrie est trop élevé au regard des coûts moyens nationaux et nous réduit notre budget de 265 000 € par an sur 4 ans et de l’autre coté est organisée dans le secret la création d’une structure d’hospitalisation privée !
Compte tenu de la politique nationale de réduction des dépenses de Sécu, le principe des vases communicants s’appliquera : l’ouverture de lits de psychiatrie privée se financera sur la fermeture de lits d’hospitalisation publique ET la disparition de postes soignants !
Les suppressions de postes dans le public ne seront jamais compensées par l’ouverture de l’établissement privé. En effet, le fonctionnement est bien rôdé : par rapport au service public, le privé lucratif met 2/3 de personnel en moins au chevet du patient.
Pour 120 lits, là où le CPN aurait besoin de 90 soignants pour fonctionner à minima, une clinique privée n’embaucherait que 30 personnes ! Par ailleurs, le temps médical est lui aussi amputé puisque seuls 7 ETP médecins psychiatres seraient suffisants !
De plus, contrairement aux idées reçues, le privé n’est pas le refuge pour des soignants aspirant à de meilleures rémunérations et à plus de reconnaissance dans leur travail.
Souvent, la majorité des contrats de travail y sont conclus sur une base de 27 h par semaine avec possibilité d’étendre jusqu’à 35 heures sans être rémunéré en heures supplémentaires (régime des heures complémentaires non-majorées !) Exit également les jours RTT ! Le travail en 10 heures ou 12 heures est fréquent … De nombreux conflits sociaux éclatent régulièrement autour des salaires, des moyens et des méthodes managériales.
En outre, le privé ne prendra en charge que les patients dits « rentables ». Les prix de journée et les frais hôteliers seront majorés, donc seuls les patients aisés et bénéficiant de mutuelles confortables pourront prétendre à y être soignés. En effet, la tarification des cliniques privées est traditionnellement de secteur 2, c’est-à-dire des dépassements d’honoraires.
Il en découlera donc automatiquement une baisse de la qualité des soins pour la population et un impact redoutable sur les conditions de travail des soignants.
C’est au final une attaque agressive contre notre hôpital public au prétexte de réduire toujours plus le soi-disant déficit et la dette de l’Etat. Le gouvernement n’a-t-il pas annoncé récemment de nouvelles coupes dans le budget de la Sécu avec un cap fixé à 2017 ?
C’est une politique inacceptable et honteuse que combat la CGT du CPN.
Il est grand temps d’en finir avec les raisonnements purement comptables édictés par quelques énarques bien éloignés des besoins de la population.
En psychiatrie, la relation est primordiale et se construit avec de l’humain, pas sur des chiffres !
Nous ne voulons pas que le CPN redevienne un asile (dans sa connotation négative) aux yeux de la population lorraine et vous invitons à signer cette pétition pour le retrait pur et simple du projet d’implantation de lits privés de psychiatrie.
Nous signons la pétition lancée par la CGT pour dire NON à l’implantation d’une clinique privée de psychiatrie en Lorraine et signifier notre attachement à la sauvegarde du service public hospitalier !
NOM | Profession | Service | Signature |
A retourner au local CGT du CPN – 1 rue du Docteur Archambault – Pavillon Raynier – 54 521 LAXOU avant le 9 mai 2014