Sommés de réagir nos politiques et nos directeurs d’hôpitaux sont toujours prompts à dispenser des conseils pour remédier au problème. Ainsi le 27 avril 2017, la Ministre de la Santé Marisol TOURAINE, avant de quitter son ministère, présentait diverses mesures destinées à remettre de la joie dans le coeur des pauvres soignants :
- une majoration de 40 % à compter du mois de mai pour le travail de nuit mais seulement pour les personnels d’urgence ou de soins critiques, alternant des horaires de jour et de nuit, exposés à des rythmes de travail contraignants
- L’inscription de la prévention et la détection des RPS ainsi que des démarches de QVT parmi les actions
- prioritaires dans le plan de formation 2018 des établissements,
- La parution d’un guide de prévention des RPS destiné aux internes, chefs de clinique et assistants,
- Une instruction incitant les établissements à mettre en oeuvre une négociation annuelle relative aux conditions de travail,
- Des mesures pour renforcer les services de santé au travail (psychologues, assistants sociaux, conseillers en
- prévention des RPS, ….
Le Ministère de la Santé sait très bien où est le malaise : il a continué la politique de casse des hôpitaux publics, la loi TOURAINE a été la digne héritière de la loi BACHELOT (restructurations, fermetures d’hôpitaux et de services, suppressions de postes, coupes budgétaires massives, …) Voilà les responsables ! Les mesures proposées par Madame TOURAINE ne sont qu’un pansement sur une jambe de bois !
Au CPN, la Direction ébranlée par notre saisine de l’inspection du travail pour divers manquements au bon fonctionnement du CHSCT, cherche à nous faire croire qu’elle travaille activement sur les RPS. Des rencontres sont programmées en septembre avec l’INRS et la CARSAT et des formations / action en novembre et décembre 2017.
Ces démarches arrivent bien tard.
Le premier constat par les organisations syndicales sur les RPS date de plus de 10 ans !
Nous avons eu entre temps l’expertise EMERGENCES en 2010, les questionnaires RPS de 2015 et diverses propositions syndicales adressées à la Direction, … !
Aujourd’hui, les agents n’ont jamais été aussi mal (pour preuve, les nombreux appels de détresse vers les syndicats) Il n’y a plus de psychologue du travail dans nos murs suite à la démission de Mme BOURBON.
Le CHSCT est superbement ignoré dès lors qu’il adresse des préconisations et des droits d’alerte pour tenter de faire prendre conscience de la nécessité de corriger certaines dérives.
Plus grave, il apparait de plus en plus une fracture évidente entre la Direction et les agents de terrain. La réalité au sein des services est balayée par la Direction :
- le mal-être des agents renvoyé vers de simples problèmes personnels ou la résistance au changement,
- le manque de moyens excusé du fait de budgets serrés imposés par l’ARS et que c’est pire ailleurs,
- le réarmement de lits acté comme provisoire dans l’attente que les CMP fonctionnent le samedi, …