Tout d’abord, sur 1500 questionnaires envoyés, seuls 703 agents ont répondu : certains pourraient donc être tentés de dire que cela n’est pas forcément significatif.
Même s’il est malaisé de faire ici une présentation service par service et de livrer des données brutes qui stigmatiseraient plus qu’elles n’arrangeraient la situation, la CGT retire malgré tout des premiers résultats que le CPN est bel et bien touché par la souffrance au travail.
Certes, à divers degrés, selon que l’on est administratif ou soignant, en service d’entrée ou en CMP, … mais le constat est quand même selon nous inquiétant !
Une réponse se doit donc d’être donnée en terme de prise en compte de ces indicateurs RPS.
La balle est donc dans le camp de l’employeur à qui incombe l’obligation de préserver la santé physique et mentale de ses agents.
Actuellement, la Direction réfléchit à la meilleure façon de communiquer les résultats aux agents (où, quand, comment ?)
A priori, une première restitution est prévue pendant l’été via CPN Infos.
Pour la CGT, il n’est pas question de procéder à une présentation du type « palmarès des services où il fait bon travailler » mais au contraire de mettre en place rapidement des actions d’amélioration pour lutter contre la souffrance au travail :
– en investiguant dans les services où ressortent des indicateurs significatifs,
– en faisant le lien avec les signalements ENNOV, les déclarations d’accidents, les alertes CHSCT, les informations du médecin et de la psychologue du travail,
Il est clair que la CGT n’attendait rien de cet énième questionnaire pour confirmer que des difficultés existent dans notre hôpital.
Pour un bref rappel historique, les questionnaires de la psychologue du travail en 2006/2007 et le rapport EMERGENCES de 2010 avaient déjà mis en avant les problèmes vécus par les agents en terme de souffrance au travail.
De plus, la CGT avait proposé la mise en place d’une cellule d’alerte et de prévention des situations de souffrance au travail (votée à l’unanimité en CHSCT fin 2012) mais rejetée par la Direction !
Pour notre organisation syndicale, la problématique principale de ce blocage est liée au fait que dans notre pays (et au CPN), aucun employeur n’est prêt aujourd’hui encore à accepter que l’organisation du travail puisse générer de la souffrance chez ses salariés. L’employeur préfère renvoyer la balle dans le camp des problèmes de vivre-ensemble, de relations conflictuelles entre agents ou avec le cadre, de problèmes émotionnels et personnels, …
De plus, comment croire à une réelle volonté de s’engager vers une amélioration des conditions de travail à l’heure où gouvernement et directions d’établissements mettent en place les plans d’austérité que l’on connaît : réduction des effectifs, remise en cause des 35 heures et des congés, non-revalorisation des salaires, fermeture de lits, de services voire d’hôpitaux, …) ?
A ce titre, la CGT a été très attentive à la proposition de loi déposée par M.HAMON visant à faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. Espérons que le débat parlementaire ne la rejettera pas et mettra enfin l’employeur dans l’obligation de s’engager réellement dans une démarche de protection de ses salariés….
La CGT restera donc intransigeante pour que des mesures concrètes soient prises rapidement par notre Direction pour mieux protéger les agents.