Communiqué de presse de la CGT Santé et Action Sociale 54 en date du 18 septembre 2024 :
La CGT a pris connaissance de la tenue au Centre Prouvé à NANCY de 2 journées, les 19 et 20 septembre 2024, organisées par la Fédération de l’Hospitalisation Privée (affiliée au MEDEF et qui représente les directions des cliniques et hôpitaux du secteur privé lucratif).
Le thème de ces journées « Tissons des liens » suggérerait une soi-disant complémentarité entre les hôpitaux publics et les cliniques privées, vertueuse, indiscutable et incontournable pour garantir un accès aux soins pour tous.
La CGT, qui a toujours défendu et revendiqué un grand service public de santé et d’action sociale, financé et pris en charge à 100% dans le cadre solidaire de la Sécurité Sociale, ne pouvait rester sans réaction devant cette opération de communication de la FHP à laquelle s’associent plusieurs personnalités politiques, médecins, dirigeants de l’ARS et du Ministère, ordre infirmier, …
La CGT rappelle son opposition à la marchandisation et à la financiarisation du secteur de la santé.
A l’heure où les débats parlementaires sur la construction du prochain Plan de Financement de la Sécurité Sociale pour 2025 doivent débuter et après les scandales qui ont éclaboussé le secteur privé des EHPAD, de la petite enfance, …, combien de temps encore les hommes et femmes politiques de ce pays vont-ils continuer à fermer les yeux ?
Actuellement, 2/3 des établissements publics sont en déficit : pas du fait de dépenses inconsidérées ou de mauvaise gestion mais par manque de financement de l’Etat !!!
Les cliniques privées, quant à elles, totalisaient un bénéfice global de 627 millions d’euros en 2022 !!! (à un niveau constant ces dernières années selon les chiffres de la DREES)
Est-il utile de rappeler que les patrons de ces grands groupes privés lucratifs s’installent après la destruction de l’offre publique de soins, grâce à l’asphyxie des hôpitaux publics et avec l’aide des Agences Régionales de Santé ? Qu’ils prospèrent grâce aux financements publics et aux dépassements d’honoraires qu’ils pratiquent ? Que les salariés travaillant au sein de ces établissements privés dénoncent régulièrement dans divers communiqués et mouvements de grève, … leurs mauvaises conditions de travail et le manque de considération qui leur est témoigné par leurs directions (manque de personnel, salaires trop faibles, …) ?
L’hôpital public doit, lui, prendre seul en charge les urgences et les pathologies les plus lourdes (car jugées non-rentables par le privé) : où est la « complémentarité » ?
La CGT réaffirme, quitte à être qualifiée de radicale, qu’une des premières mesures urgentes à prendre passe par la nationalisation de toutes ces cliniques et EHPAD du secteur privé lucratif !
Mais pour y parvenir, il faut du courage politique et tourner le dos au modèle capitaliste que nous subissons depuis trop longtemps.
La santé n’est pas une marchandise !
