Le gouvernement confirme avec ce système la volonté de moins rémunérer nos pensions qui ne seront plus calculées sur les 6 derniers mois mais sur l’ensemble de la carrière !
La CGT table sur une baisse de l’ordre de 15 à 25% ! Le gouvernement se refuse à publier un simulateur et déclare qu’il le fera seulement après le vote de la loi !!! Révélateur, non ?
L’âge pivot ou l’âge d’équilibre n’impacterait pas seulement les générations nées après 1975 puisqu’à l’image du régime AGIRC ARCO du privé, les générations nées après 1965 par exemple ne partiraient qu’à 64 ans (c’est-à-dire que l’âge légal serait fixé en théorie à 62 ans en 2027 mais qu’en dessous de 64 ans, une décote de 5% serait appliquée par année manquante !)
Le faux-débat autour du « report » de cet âge pivot, comme annoncé par le 1er Ministre, ne doit pas non plus masquer les véritables problématiques et injustices dans notre champ professionnel :
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des professionnels épuisés qui manifestent depuis 2 ans contre la dégradation de leurs conditions de travail sans être entendus par le gouvernement !
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10% des aides-soignantes des infirmières sont en invalidité avant 50 ans
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1/3 des aides soignantes et 1/4 des infirmières partent en retraite avec une invalidité
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une réforme qui supprime le départ en retraite anticipé (à 57 ans) pour les aides-soignants et infirmiers de catégorie B dans la fonction publique, ce qui va les obliger à travailler encore 5 à 7 ans de plus !
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une réforme qui met en avant la possibilité de partir 2 ans plutôt seulement (62 ans) au titre de la pénibilité mais à des conditions extrêmement restrictives (exposition à un risque particulier ou travail de nuit pendant 25 ans)
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une réforme qui renvoie la pénibilité vers l’individuel et non plus une prise en charge collective du risque
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une perte d’attractivité des professions aides-soignantes que la réforme va encore aggraver !
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des professionnels qui sont parmi les plus mal payés parmi les pays de l’OCDE, ….
Madame BUZYN semble avoir sciemment ignoré que les salariés de notre secteur sont tout spécifiquement concernés par la question de la pénibilité (horaires atypiques, travail posté, travail de nuit, travail en 12 heures, rappels à domicile, heures supplémentaires à la pelle et non-compensées, exposition à des agents chimiques ou pathogènes, port de charges lourdes, violences, …)
Comment la Ministre et le gouvernement osent-ils nous demander de travailler dans ces conditions jusqu’à 64 ans minimum ? (on parle même maintenant d’un âge d’équilibre à 65 ans pour la génération 1977 !)
Face au tollé, le gouvernement tente de calmer le jeu et propose :
• un temps partiel en fin de carrière payé à temps plein pour les métiers pénibles (sous quelles conditions ?)
• des formations pour mieux appréhender la 2ème partie de carrière et prévenir la pénibilité (en gros, pour vous responsabiliser afin que vous fassiez en sorte de rester le plus longtemps possible employable !)
• un compte épargne retraites pour les professions pénibles,
• la « clause italienne » (sorte de cote mal taillée pour simuler l’indice et la pension que les agents auraient obtenus si on était resté au système actuel), sous forme d’un bonus pour limiter l’impact du calcul par points chez les fonctionnaires qui sont en poste actuellement et vont connaître les 2 modes de calcul, …
Le gouvernement avance comme argument qu’il va falloir travailler plus longtemps et qu’il est hors de question de financer plus les caisses de retraites !
Faut-il lui rappeler que de l’argent, il y en a dans notre pays ? Les bénéfices du CAC 40 en 2019 ont atteint des records et dans le même temps, le MEDEF a fait savoir qu’il était hors de question d’augmenter les cotisations employeurs !!!
Ce gouvernement, depuis l’élection du Président Macron, multiplie les cadeaux aux plus riches : suppression de l’impôt sur la fortune, maintien des exonérations au titre du CICE, …
Cela représente des milliards d’euros qui pourraient financer notre système de retraite et de protection sociale qui est un des plus juste au monde !
La CGT exige :
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le retrait pur et simple du projet actuel de réforme des retraites,
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la reconnaissance de la pénibilité dans nos professions et reconquête de la catégorie active permettant un départ anticipé dans le public comme le privé à 55 ans,
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un âge légal de départ en retraite à taux plein à 60 ans pour tous !
7 français sur 10 rejettent la réforme !
Même le Conseil d’Etat considère que ce dossier est mal conçu !
Alors, avec la CGT, poursuivons la lutte !