Réunion GHT du 17 décembre 2019 Motion déposée par la CGT

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Après 8 mois de grève aux urgences et une mobilisation qui s’est étendue à toutes les catégories hospitalières, dans la continuité des mouvements du 8 Octobre 2019 et du 14 Novembre 2019 où des dizaines de milliers de professionnels de la Santé et de l’Action Sociale ont exprimé leur mécontentement dans les rues de Paris et partout en France, l’exécutif, par la voix du Premier Ministre, a présenté une série de mesures pour apaiser le climat social explosif dans les établissements publics.
 
On nous avait annoncé un effort massif de la part du gouvernement lors de la présentation de ce plan d’urgence du 20 Novembre 2019 ; c’est notre déception qui est massive et c’est la déception de milliers d’hospitaliers qui l’est tout autant car rien n’a répondu aux revendications de l’intersyndicale, à savoir hausse des salaires, des effectifs et arrêt des fermetures de lits.
Le gouvernement prétend avoir pris conscience de l’urgence, c’est très loin d’être le cas. La souffrance exprimée par les personnels exige en premier lieu une réponse en termes de moyens humains.
En réalité, le gouvernement, au travers de ces annonces, espère calmer la colère en divisant le mouvement (primes aux AS en EHPAD sous certaines conditions, primes aux Franciliens, aux jeunes en début de carrière etc..) Nous ne sommes pas dupes et cette stratégie de diviser pour mieux régner renforce encore plus notre solidarité et notre motivation.
 
Au sein du GHT dont vous avez la charge, force est de constater que la politique gouvernementale est appliquée à la lettre sans considération aucune pour le personnel et encore mois pour la population.
 
Dans les Vosges, plus de 400 ETP en moins sur 5 établissements, que dire encore de la disparition des CMP sur tout le territoire et de la destruction de la prise en charge psychiatrique sur le territoire au profit du privé.
 
En Meurthe-et-Moselle, on continue à fermer des lits et des structures de proximité (côté CPN : fermeture de 12 lits en addictologie,  vente du CMP Médreville à NANCY, et le pire pour le CHRU de NANCY : le plan de réduction de 600 postes et 175 lits !!!!
 
Pour ce qui est des hôpitaux périphériques ils sont en attente des décisions qui émaneront de l’ARS pour ce qui est de leur requalification en hôpitaux de proximité plongeant des familles entières dans un désert médical.
Cette politique Messieurs, Mesdames la CGT s’y oppose.
Quand notre ARS est une des seules à ne pas répondre aux demandes de validation des IDE exerçant au bloc opératoire laissant nos blocs opératoires démunis de personnel qualifié nous ne sommes pas dupes, il s’agit là surtout d’une réflexion sur le schéma territorial des soins et des autorisations en chirurgie.
Que dire de la liste qui s’agrandit au rythme des décès dus à l’abandon des SMUR et des urgences par vos politiques délétères.
On ne peut opposer un plan de redressement budgétaire géré en COPERMO à une prise en charge de qualité pour tous, un travail décent pour tous.
 
L’hôpital se meurt, Mesdames, Messieurs !
On ne compte plus les conflits dans les différents services (urgences, blocs opératoires, psychiatrie et maintenant, services de sécurité !)
On ne compte plus les arrêts maladies, les accidents du travail et autres maladies professionnelles, les burn-out, … !
On ne compte plus les démissions de personnels paramédicaux et même médicaux qui partent dégoûtés de ce que devient le service public hospitalier.
 
Il est grand temps de réagir et de faire remonter à l’ARS et au Ministère de la Santé la colère qui s’exprime sur le terrain et les fortes attentes de changement.
 
Il est plus que jamais nécessaire de donner les moyens aux établissements hospitaliers publics de fournir un service de soins de qualité pour tous et dans le maintien de bonnes conditions de travail pour le personnel et de sécurité pour tous.
 
200 millions d’euros supplémentaires en 2020 c’est environ 150 000 € par structure hospitalière !
C’est dérisoire et indigne !
De l’argent il y en a et cela chiffre en milliards d’euros (ne serait-ce que par la suppression du CICE, de la taxe sur les salaires et le rétablissement de l’ISF)
 
Nous attendons des Directeurs des établissements du GHT en guise de signe fort de condamner fermement la politique de santé actuelle en refusant d’accompagner la casse de l’Hôpital Public et en le criant bien haut !
 
 
 
                                                                                                          NANCY, le 17/12/2019